En sécurité, dire trois choses, c'est ne rien dire.
J'ai parlé dans un autre post de l'importance des détails vivants pour augmenter la crédibilité de ce que l'on raconte et créer de l'engagement lors de vos quarts-d'heure sécurité. Mais attention, si l'abondance de détails ne nuit pas, l'abondance de messages est, elle, contre-productive. Dire trois choses, c'est ne rien dire !
Observez les hommes et femmes politiques qui, lors de leurs passages à la radio ou la télévision, ressassent les éléments de langage préparés par leurs responsables de la communication. Ils sont une fabuleuse matière première pour les émissions comme celle de Yann Barthès qui s'amusent à en démonter les codes. Mais ne vous y trompez pas, ces politiques sont souvent de brillants orateurs, formés à débattre et à délivrer des messages. Lors des média-trainings, ces formations où ils sont coachés pour apprendre à répondre aux journalistes ou débattre avec des contradicteurs, on leur apprend à faire simple (voir mon article sur la malédiction du savoir) et à répéter, encore et encore, le même unique message. Car ils savent que dire trois choses, c'est ne rien dire...
Imaginez un quart d'heure-sécurité pendant lequel l'animateur aborde en 15 minutes l'importance du port du détecteur de gaz quand on descend pour nettoyer la cuve, puis explique la modification de la consigne de sécurité de la plieuse suite à l'accident de Bernard, puis lit un flash sécurité préparé par l'équipe HSE sur les risques de déshydratation en cas de canicule... Comment réussira-t-il à obtenir un engagement réel et sincère de son équipe ? Il n'y réussira pas, parce que dire trois choses, c'est ne rien dire...
Un quart-d'heure sécurité ne s'improvise pas. En tant qu'animateur, il est de votre responsabilité de choisir le thème d'actualité qui permettra d'obtenir de votre équipe un engagement collectif sincère. Et si la conversation avec l'équipe vous emmène sur un autre thème, et que celui-ci vous semble intéressant pour obtenir un engagement de comportement, alors laissez tomber le thème initial, pour n'en garder qu'un. Je suis sûr que vous savez pourquoi...