Le poids de la pensée du groupe dans la culture sécurité

Connaissez-vous les expériences de Solomon Asch ? Dans les années 1950, il a demandé à des étudiants de comparer la longueur de lignes tracées sur une feuille à une ligne de référence et, de désigner, à haute voix, la ligne de même longueur. En réalité, seul un élève était le cobaye de l'expérience, les autres étaient complices. Le cobaye donnait sa réponse en dernier, après que tous les complices aient donné, avec beaucoup d'assurance, une réponse erronée.

Le dilemme du cobaye était donc d'être le seul à donner la bonne réponse, ou de se ranger derrière l'avis du groupe, pourtant visiblement faux. Résultat : 75% des participants se sont au moins une fois conformé à l'avis du groupe.

Plusieurs conséquences néfastes pour notre sécurité au travail

Adopter les comportements à risque. La première d'entre elles est ce que j'appellerai la norme sociale : dans l'atelier ou sur le chantier, le comportement adopté par la majorité des coéquipiers devient la norme, et le poids de la pensée du groupe fait que je vais ajuster mon comportement à cette norme. S'ils sont plusieurs à adopter le même comportement, c'est sans doute qu'ils ont de bonnes raisons de le faire... Il est probable que le poids de la pensée du groupe m'empêchera de questionner cette mauvaise habitude. Je vais même, inconsciemment et en toute sincérité, tout doucement me convaincre qu'ils ont raison.

Taire les remarques pertinentes. La deuxième conséquence néfaste de la pensée du groupe est sa capacité à faire taire les porteurs de bonnes idées. Imaginez une réunion sur le terrain dans laquelle les participants sont chargés d'analyser les risques liés à une opération exceptionnelle, que l'équipe ne fait que très rarement. Le chef d'équipe propose de prendre cinq minutes avant d'agir, et invite ses collaborateurs à réfléchir à ce qui pourrait mal se passer. Un des membres de l'équipe identifie un risque qui lui semble réel, mais plusieurs autres affirment avec assurance que "cela ne peut pas arriver". Quel est le pourcentage de chance que ce collègue se batte jusqu'à faire entendre raison au groupe ? Très faible...

Comment neutraliser la pensée du groupe ?

Découvrez-le ici avec deux méthodes simples : la méthode de l'avocat du diable et l'analyse pre-mortem.

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