Vous dépensez une énergie folle à mettre à jour des indicateurs, à diffuser des tableaux de bord, à rédiger des flashs d'information soignés, mais personne ne les lit. C'est à croire qu'on ne connait même pas leur existence.

Frustrant ?

Voici de quoi changer de regard sur l'information que vous transmettez.

Le but de la communication sécurité n'est pas d'informer.

Informer est un moyen, pas un but en soi. Le véritable objectif  est d'engager les collaborateurs, les faire adhérer à la sécurité en tant que valeur, pour transformer la culture sécurité.

Faire de la sécurité au travail une "valeur", c'est faire en sorte que chacun envisage sa sécurité et celle de ses collègues comme un paramètre non négociable, un fil conducteur de son comportement et de ses arbitrages quotidiens. Cependant...

Pour que la sécurité au travail devienne une valeur, il faut d'abord qu'elle devienne un sujet de conversation.

C'est cela que vous devez avoir à l'esprit quand vous pensez "communication" : comment faire en sorte que mes collaborateurs parlent de sécurité entre eux, aux vestiaires, sur les chantiers, devant la machine de production...

Et pour rivaliser avec le match de foot de la veille ou la sortie de la prochaine série Netflix, il va vous falloir mettre en oeuvre quelques bonnes pratiques...

Six conseils pour une communication sécurité qui fait mouche

Ne vous appuyez pas sur de la communication généraliste

Ces posters qui fleurissent dans les usines en proclamant "safety first" ou "un parent ne se remplace pas" n'encouragent pas un comportement en particulier, mais la sécurité en général. Leur efficacité est très marginale, et passés deux jours, plus personne ne les voient.

Limitez au strict minimum les affichages sur le respect des règles

Ils sont bien sûr nécessaires, le sujet ici n'est pas de les éliminer. Mais étant donné que ces messages limitent notre liberté (je dois conduire lentement, je ne peux pas entrer dans la zone sans lunettes de sécurité, ...), notre inconscient les met très vite de côté.

Transmettez des informations compréhensibles et simples

N'affichez pas une courbe d'évolution du taux de fréquence si vous n'êtes pas certains que tout le monde comprend ce que représente cet indicateur. Et limitez le nombre d'informations par flash, souvenez-vous que trop d'info tue l'info (relisez ici mon article sur le sujet).

Plutôt les faits divers que l'actualité boursière

De manière générale, les courbes d'évolution dans le temps des indicateurs sont moins intéressantes que des flashs d'information ciblées. La tendance de l'indicateur me concerne peu car je ne suis qu'un maillon de la chaîne qui a produit le résultat, tandis que les événements m'intéressent davantage car on parle de mon équipe !

Il n'y a guère qu'au sein de l'équipe HSE qu'on pourra faire du buzz avec une réduction de 10 points de taux de fréquence...

Ne parlez pas seulement des mauvaises nouvelles

Difficile d'être engageant avec des messages qui semblent vous dire "Décidément vous n'en loupez pas une !" C'est pourtant ce que renvoient les informations sur les accidents et incidents sécurité.  N'oubliez donc pas de communiquer aussi sur ce qui va bien, sur les bonnes pratiques mises en place, sur des initiatives sécurité, sur une avancée d'un plan d'action, une amélioration technique... Les sujets ne manquent pas pour équilibrer les informations entre ce que nous subissons et ce que nous construisons.

Donnez des détails

Nous avons vu dans un précédent article (disponible ici) que le niveau de détails partagés augmente considérablement la crédibilité et l'adhérence des histoires. Alors, n'hésitez pas à faire un peu de story-telling dans vos communications sécurité. J'en parlerai plus volontiers à la machine à café si je sais qui était concerné, ce qu'il lui est arrivé, ce qu'il était en train de faire, ce qu'on a décidé de faire après l'incident... Le tout avec une photo. Comme un petit article de journal, en somme...

Un dernier pour la route...

Transformer la culture sécurité prend du temps, et l'effet de la communication sur la culture est difficilement mesurable. Par contre, s'assurer que tout le monde est au courant de l'actualité est facile, c'est un bon indicateur : si seulement un dixième de l'équipe connait la dernière actualité, c'est que les infos choisies n'attirent pas encore les foules !

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