Nous mesurons souvent notre performance sécurité au nombre de faits accidentels. Or, zéro accident est une excellente performance, non ?
Donc pas de nouvelle, bonne nouvelle ?
Attention, "absence d'accident" ne signifie pas "présence de sécurité".
Question de chance ?
D'abord, le fait que nous n'ayons enregistré aucun accident sur la période ne signifie pas qu'aucun comportement à risque n'a été adopté.
Cela signifie juste qu'aucun comportement à risque ne s'est transformé en accident.
Comme l'illustre le modèle de fromage suisse de Reason, il a suffi qu'un niveau de protection opère, et l'accident a été évité.
De justesse, peut-être...
Mais la chance ne dure pas, ne comptez pas sur votre bonne étoile pour faire durer les bons résultats. La sécurité est un combat sans fin...
Attention au silence organisationnel !
Un autre syndrome plus grave menace nombre d'entreprises : le silence organisationnel.
Kesako ? Il s'agit du fait que les informations du terrain ne circulent pas, que ni les risques, ni les écarts ne sont signalés.
Pire, parfois, même les accidents sont cachés.
Le silence organisationnel est souvent la conséquence de la peur de la réaction des managers, notamment la peur de la sanction (lire à ce sujet notre article sur la punition des erreurs).
Les équipes de terrain ont mis en place des modes opératoires non officiels (le travail réel) parfois très éloignés des procédures en place (le travail prescrit)...
... et le management vit dans l'illusion que la situation est parfaitement maitrisée.
Pas question de parler de ça à qui que ce soit, ce qui se passe dans l'équipe reste dans l'équipe...
Les risques majeurs sont toujours là, et l'amélioration continue s'est arrêtée.
En conclusion
Pas d'accident est en soi une bonne nouvelle, à condition que les informations circulent. Pas de nouvelle du tout est souvent mauvais signe...