Qu'on l'appelle "conversation sécurité", "visite sécurité" ou "visite comportementale", ce moment de discussion est devenu un standard des outils de prévention en entreprise.

Une conversation sécurité, c'est quoi ?

Une conversation sécurité n'est pas un contrôle de connaissances, ni un audit de conformité. Ce n'est pas non plus une interview permettant d'établir une liste de doléances.

C'est un moment privilégié pendant lequel une personne offre un regard extérieur sur l'activité de l'autre, visant à créer une prise de conscience sur un risque, et si possible un engagement sur une action d'amélioration immédiate.

Quel est le bon timing pour une conversation sécurité ?

Créer une prise de conscience sincère et de l'engagement personnel demande de l'écoute et de la confiance, de la part des deux protagonistes. Partant de là, je ne sais pas si le timing parfait existe, mais je sais par expérience qu'il y a de mauvais moments, à éviter à tout prix.

Evitez le rush et les moments de stress. N'entamez pas une conversation avec un dépanneur en pleine intervention, avec un régleur en plein changement de fabrication, avec un pontier en pleine manœuvre délicate. Personne n'est multi-tâches, vous n'obtiendriez que des "oui" ou des "non", au mieux distraits, au pire très énervés. Bien sûr, ces opérations sont d'excellentes opportunités pour observer des activités potentiellement à risques. Mais attendez la fin, le retour au calme pour échanger.

Evitez les moments de mauvaise humeur. Si vous constatez que la personne avec qui vous souhaitez entamer la conversation est sous l'émotion de la colère, suite à une mauvaise nouvelle ou une dispute par exemple, vous savez avant de commencer que la prise de conscience sincère, et a fortiori l'engagement personnel, seront difficiles à obtenir. Mieux vaut sans doute reporter la conversation à un peu plus tard. D'ailleurs, c'est également vrai si c'est vous qui n'êtes pas en état de converser avec authenticité.

Evitez les conversations tous en même temps. Le dernier jour du mois, lorsque tout le monde s'aperçoit qu'il n'a pas réalisé son quota de conversations sécurité (comment ça, ça n'arrive jamais ?), l'atelier voit débarquer en nombre des managers ayant subitement envie de discuter sur la sécurité. Le message que vous passez à ce moment-là est que la conversation sécurité n'est pas sincère, mais un exercice obligé qui vous permet de mettre une croix dans une case.

Quid de la programmation des conversations ?

Beaucoup d'animateurs sécurité programment à l'avance les conversations :

Monsieur X doit avoir une conversation sécurité avec Monsieur Y dans le courant de telle semaine.

Cette solution offre l'avantage de s'assurer que tout le monde bénéficie de ces conversations, et que personne n'a été oublié. Cela permet également de s'assurer que l'outil est utilisé au bon rythme, lissé dans le temps.

Par contre, la programmation peut enlever de la spontanéité. Il est parfois plus intéressant de déclencher une conversation justement parce qu'on observe un comportement ou une situation à risque sur le terrain, ou parce qu'une opération inhabituelle pourrait bénéficier d'un regard extérieur.

Mes recommandations :

Programmer un nombre de conversations, mais sans définir qui voit qui.

Laisser le libre choix de qui on souhaite rencontrer, mais en rendant accessible l'information sur qui a déjà été vu, et combien de fois.

Mettre en place un indicateur sur le nombre de personnes n'ayant pas encore été rencontrées sur la période (préférable au nombre de conversations effectuées).

Et bien sûr, s'assurer que toutes les personnes réalisant des conversations sécurité soient parfaitement formées à la démarche. Une manière d'identifier les dérives sur la qualité des conversations est de mesurer le nombre de conversations amenant à un réel engagement personnel (en théorie, avec l'expérience, ce ratio devrait augmenter, pas diminuer...).

Nous pouvons vous aider à mettre en place les conversations sécurité, ou (re)former les managers à cette bonne pratique.

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